lundi 25 février 2013

Mission avril 2010 (3/3)



COMPTE-RENDU DE MA PREMIERE MISSION EN HAÏTI (suite 3/3)

3/ Démarches entreprises à PORT AU PRINCE
      31- Mon ancien compagnon de la MIPONUH en 1998, le général de Gendarmerie argentine Gerardo CHAUMONT, patron des bérets bleus de la MINUSTAH, non content de mettre à ma disposition les moyens humains et matériels me permettant de remplir ma mission, m’a fait rencontrer un personnage assez étonnant.
Il s’agit d’Osvaldo FERNANDEZ, un ancien gendarme du contingent argentin en poste en Haïti en 1998, qui a tout quitté dans son pays pour retourner vivre à PORT au PRINCE depuis 2000. Marié à une haïtienne, Rolande, il anime avec elle un orphelinat à PETIONVILLE.
Je m’y suis rendu la veille de mon départ, accueilli par Osvaldo, qui m’a fait visiter son établissement avec une légitime fierté.
La Fondation Rosemina de Diegue (Orphelinat Rose-Mina) est dans un parfait état de propreté et accueille 76 enfants (orphelins ou non), filles et garçons, âgés de 5 mois à 20 ans, les grands participant à l’éducation et à l’entretien des plus petits.

      32- J’ai appris, à mon grand étonnement, que depuis l’écroulement de l’Ecole ST Gérard, situé dans le quartier de Carrefour Feuilles, au bas de la ville de PORT AU PRINCE, le 12 janvier 2010, il n’existerait pratiquement pas de centres de formation professionnelle en Haïti. Si cette situation était vérifiée, elle serait préoccupante, car le pays manque cruellement d’ouvriers qualifiés en plomberie, électricité, couture, maçonnerie ...

4/ Quelle stratégie pour l’avenir ?
      41- Riche de ce que j’ai vu et appris sur place, je vous propose, dans un premier temps :

  • d’abandonner purement et simplement le projet «Fondasyon Timoun Lakaye» de JEREMIE. Désormais, les messages que je vous adresserai seront intitulés  « S.O.S Enfants d’Haïti » ;

  • d’apporter notre soutien à Sœur Hélène et aux Pères Jean-Claude et Louis-Jean, qui font depuis de nombreuses années la démonstration de leur engagement au profit des enfants déshérités à JEREMIE, le dossier le plus «lourd» étant, sans conteste, celui du Centre de Formation St Jean BOSCO, eu égard à ses ambitions ;

  • de soutenir Osvaldo FERNANDEZ et son orphelinat de PETIONVILLE.

      42-  Par la suite, et si nous en avons la capacité financière, nous pourrions participer à la création d’un autre centre de formation professionnelle, a priori à PORT AU PRINCE , en partenariat avec des personnes «au-dessus de tout soupçon» que j’ai identifiées et rencontrées pendant mon séjour dans la capitale.

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En définitive, nous gardons le cap initialement fixé (cf. la fiche jointe au message «Haïti a besoin de nous» que je vous ai adressé le 30 janvier 2010 ) : nous consacrer aux petits sous la bannière de l’association «S.O.S. Enfants du Monde», afin de leur assurer un avenir meilleur, tout en exerçant un contrôle rigoureux de l’utilisation des sommes engagées.

Il faut savoir tirer les leçons du passé : l’expérience de la «Fondasyon Timoun Lakaye» est là pour nous rappeler qu’en matière d’action humanitaire, les rênes doivent être tenues à la bonne longueur, c’est-à-dire «courtes» !

Nul ne peut présager de l’avenir, mais je suis persuadé que le fait d’avoir identifié des projets à taille raisonnable et d’avoir trouvé sur place des partenaires présentant de réelles garanties d’honnêteté et de crédibilité, qui plus est en mesure d’être joignables en permanence par internet, nous autorise à nous engager avec de sérieuses chances de succès. Claude GRUDÉ